Conférence inaugurale
Kamal Mouzawak, activiste culinaire ( « Make Food not War »), restaurant Tawlet et marché paysan bio Souk el Tayeb, Liban, « La cuisine en partage et en héritage »
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Pour son 7e rendez-vous annuel, la Chaire Unesco Alimentations du monde aborde la question du voyage des aliments et des pratiques et cultures culinaires qui y sont associées. Ces voyages ont conduit à une forte interdépendance alimentaire entre les différents continents et nous permettent aujourd’hui de « manger le monde ».
Ainsi, selon une étude (Khoury CK et al., 2016. « Origins of food crops connect countries worldwide » Proceedings of the Royal Society B. 283 : 20160792). du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), publiée en 2016 par la Royal Society de Londres, les deux-tiers des aliments que nous consommons sont originaires d’autres régions du monde et ce, quel que soit l’endroit de la planète où ils sont préparés. Il semble donc bien que le monde entier se niche dans nos assiettes, fruit d’une longue histoire de migrations humaines, de conquêtes, de grandes découvertes et d’échanges commerciaux de produits agricoles et alimentaires. Des échanges marqués ces vingt dernières années par une multiplication des flux, des pays impliqués et des produits échangés. Les transferts et diffusions des plantes à travers l’histoire ont produit des effets majeurs sur les paysages, les pratiques agricoles, les traditions gastronomiques, les évolutions nutritionnelles, la santé, la démographie ou encore, bien sûr, le développement économique. Songeons par exemple au commerce des épices qui, depuis la haute Antiquité, a enrichi Égyptiens, Grecs, Arabes, Portugais, etc., jusqu’aux Hollandais qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, se sont taillés un empire maritime et économique à travers la Compagnie des Indes orientales. Finalement, le voyage des aliments et des Hommes qui les cuisinent a façonné un monde riche d’hybridations, d’emprunts réciproques et de recompositions identitaires autour de l’alimentation.
Comment les plantes ont-elles traversé les océans à la faveur des grandes découvertes ? Comment le thé, le café et le chocolat se sont-ils imposés au petit déjeuner ? Comment les populations migrantes et réfugiées adaptent-elles leurs traditions et savoir-faire ? Comment des populations nomades gèrent-elles leur alimentation ? Comment des plats emblématiques comme la pizza se sont-ils diffusés dans le monde ?
Le colloque synthétisé en 7 minutes :
Kamal Mouzawak, activiste culinaire ( « Make Food not War »), restaurant Tawlet et marché paysan bio Souk el Tayeb, Liban, « La cuisine en partage et en héritage »
Laurence Tibère, Isthia, Université Toulouse Jean Jaurès, Introduction de la session
Marianne Lefebvre, nutritionniste, association Intégration nutrition, Canada, « Montréal : comment les immigrés impactent-ils la culture alimentaire »
Salamatou Sow, sociolinguiste, Université Abdou Moumouni, Niger, « L’alimentation nomade des peuls »
Christian Grataloup, géohistorien, professeur émérite à l’Université Paris Diderot, « Le monde dans nos tasses - Trois siècles de petit déjeuner »
Michel Chandeigne, éditeur, traducteur de l’ouvrage de Jose Mendes Ferrao, « Le voyage des plantes et les grandes découvertes »
Marine Mandrila, co-fondatrice, Very Food Trip & Refugee Food Festival
Paul Wagner, directeur du développement de Chronopostfood, « Les défis du dernier kilomètre de livraison pour l’industrie alimentaire »
Sylvie Sanchez, anthropologue, Centre Edgar-Morin, Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain, « Pizza connexion : cultures et mondialisation »
Jean-Pierre Hassoun, sociologue, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS), École des hautes études en sciences sociales, Synthèse et conclusions
France Culture - La Fabrique de l’Histoire, « Histoire des aliments : leur circulation, leur transformation »
RFI - Le Goût du Monde, « La cuisine pour bagage »