Rapport 2024

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RAPPORT MORAL 2024

Par Damien Conaré

En 2024, la Chaire a continué de développer des activités de recherche-action, formation et diffusion des savoirs, notamment sur les questions de solidarités alimentaires. Une thématique qui ouvre à des coordinations internationales, tant elle est prégnante à l’échelle globale. La Chaire est désormais reconnue sur ce sujet avec son approche à la fois politique et multidimensionnelle de l’alimentation. Un second fil rouge de nos activités est celui des territoires, où faire atterrir des expérimentations de démocratie alimentaire et/ou d’amélioration des environnements alimentaires.

DE L’ALIMENTATION COMME VECTEUR DE SOLIDARITÉS

Pour mieux prendre en compte les enjeux de prévention, de dignité, de développement du pouvoir d’agir ou encore de durabilité des systèmes alimentaires, il apparaît nécessaire de diversifier les formes de réponses à la précarité alimentaire. C’est dans ce contexte, et dans la continuité des activités déjà engagées ces dernières années, que la Chaire s’est investi sur la thématique des solidarités alimentaires. Une manière d’aborder la dimension sociale de la durabilité des systèmes alimentaires, qui est moins documentée que les dimensions économiques et environnementales. Ainsi avons-nous organisé à Montpellier les 2es Rencontres sciences-société pour des solidarités alimentaires qui réunissent les communautés de la recherche et des acteurs de la lutte contre la précarité alimentaire pour réfléchir ensemble autour de la participation, des politiques publiques, des initiatives s’inspirant de la sécurité sociale de l’alimentation, des tiers-lieux alimentaires solidaires, des projets alimentaires territoriaux à dimension justice sociale ou encore aux transformations des modalités de l’aide alimentaire.

Par ailleurs, aux côtés du Département de l’Hérault, d’INRAE, de la Métropole de Montpellier et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) Occitanie, la Chaire a collaboré avec le bureau d’études Le Basic pour développer la plateforme Obsoalim, qui permet de diagnostiquer la précarité alimentaire à l’échelle territoriale, à travers quatre facteurs de risques : les contraintes économiques, l’information alimentaire insuffisante, l’environnement alimentaire appauvri et l’isolement social. L’indicateur du « niveau de risque de précarité alimentaire » a notamment été intégré à la plateforme Territoires fertiles qui propose des mesures de la transition agricole et alimentaire aux échelles locales.

Enfin, dans un souci renouvelé de diffusion des connaissances auprès d’acteurs directement impliqués sur le terrain, la Chaire a poursuivi des activités de formation à destination d’étudiant-es en travail social, avec le Céméa de Montpellier et l’Institut régional du travail social (IRTS). Plus largement, nous avons également réalisé un MOOC sur « les précarités alimentaires », en collaboration avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), dont la première session a été ouverte en janvier 2025.

Au plan de la traduction et de l’influence politique de nos activités, la Chaire a continué de s’investir au sein du Comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire (Cocolupa) en participant au groupes de travail sur la participation et sur l’évaluation du programme Mieux manger pour tous de la Direction générale de la cohésion sociale.

TERRITOIRES, DU LOCAL À L’INTERNATIONAL

Le travail mené en 2023/2024 de co-coordination de la phase de préfiguration d’un projet de recherche-action, TerrAsol (Territoires alimentaires solidaires), en collaboration avec différents partenaires (FR Civam Occitanie, Ville et Métropole de Montpellier, MIN de Montpellier, INRAE, Vrac & Cocinas, etc.), a conduit au dépôt du projet à l’été 2024, qui a été accepté par la Banque des Territoires. Ceci dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires ». Le projet vise à faire la preuve de l’intérêt d’une nouvelle approche et d’une nouvelle gouvernance des transitions alimentaires, fondées sur les concepts de solidarité et de démocratie alimentaires sur le territoire nourricier de Montpellier. Il entend développer trois types de solidarités qui interagissent pour favoriser un système alimentaire territorial durable :

  • une solidarité citoyenne, pour permettre l’accès de toutes et tous à une alimentation choisie et de qualité à travers des dispositifs plus durables et plus inclusifs (notamment l’expérimentation de Caisse alimentaire commune, dont la Chaire participe au travail d’évaluation) ;
  • une solidarité entre le bassin de consommation que représente la ville et ses territoires nourriciers, pour construire ensemble des modes de production agricole et des filières alimentaires équitables et négociées du point de vue de leurs rapports à l’environnement et de leurs effets sur la santé ;
  • une solidarité entre acteurs du système alimentaire à travers des modalités de gouvernance impliquant les habitant-es, les politiques, la société civile, les entreprises et la recherche.

La Chaire prend en charge la co-coordination du projet pour les aspects d’évaluation des impacts, ainsi que le volet formation.

En matière d’approche territoriale des transitions, la Chaire a co-organisé en 2024 les 3es Assises de la transition agroécologique et de l’alimentation durable, tenues à Montpellier, qui ont accueilli près de 900 personnes et abouti à un texte de plaidoyer, une Déclaration renouvelée après celle de Nantes.

Enfin, la Chaire a poursuivi des collaborations internationales, à travers différents projets :

  1. ▶ AESOP4FOOD : projet européen Erasmus+ de formations en ligne sur l’urbanisme alimentaire et organisation d’une université d’été jeunes chercheur-es à Montpellier avec une quarantaine de participant-es ;
  1. ▶ AfriFoodLinks : programme de recherche-action sur la résilience des systèmes alimentaires urbains dans cinq villes pilotes africaines (Cape Town, Tunis, Ouagadougou, Mbale en Ouganda et Kisumu au Kenya) ;
  1. ▶ un programme de coopération entre la Ville de Montpellier et le Département de Rufisque, initié par la Chaire et l’ONG GRDR entre ces deux collectivités territoriales sur leurs politiques alimentaires.

La Chaire a ainsi continué en 2024 de jouer son rôle d’interface sciences-société, comme « passeur » de résultats de recherche pour l’action et d’« éclaireur » d’expériences internationales inspirantes, dans l’objectif d’influencer les politiques publiques.

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